Faut-il geler les permis de construire ? Les solutions pour sauver Alger
8/21/20252 min read


Face au désordre urbanistique qui gangrène Alger et d’autres grandes villes, une question radicale s’impose : faut-il geler temporairement les permis de construire à caractère promotionnel ? Derrière cette idée, une conviction s’impose de plus en plus : tant que les règles du jeu ne sont pas clarifiées et appliquées, chaque nouveau projet ne fait qu’aggraver le chaos.
Un gel nécessaire pour stopper l’hémorragie
Suspendre la délivrance de permis dans les zones sensibles permettrait de briser immédiatement le cercle vicieux. Non pas pour bloquer définitivement la dynamique immobilière – vitale pour le logement – mais pour reprendre le contrôle sur un secteur devenu incontrôlable.
Tant que les Plans d’Occupation des Sols (POS) ne sont pas finalisés et mis en œuvre, les failles réglementaires continueront d’être exploitées par des promoteurs avides. Ce gel donnerait un répit nécessaire pour repenser l’urbanisme de manière rationnelle et durable, et éviter que les derniers quartiers encore préservés ne soient sacrifiés.
Repenser le modèle urbain
Le problème algérois n’est pas seulement un excès de béton, c’est l’absence d’un modèle clair de développement urbain. Alger a grandi de manière désordonnée, sans vision d’ensemble, au gré des opportunités foncières et des intérêts particuliers.
Pour sauver la ville, il faut revenir à une planification rigoureuse :
Limiter la densification sauvage en respectant strictement les règles de hauteur et de gabarit.
Préserver les quartiers résidentiels qui portent l’identité d’Alger.
Rééquilibrer la ville en développant de véritables pôles urbains secondaires (Boumerdès, Blida, Tipaza) pour soulager la pression sur la capitale.
Investir dans les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux, espaces verts) avant de permettre de nouvelles constructions massives.
Des instructions qui restent lettre morts
Le Premier ministre a récemment donné des consignes claires pour lutter contre le désordre urbanistique. Mais sur le terrain, le constat est amer : ces directives sont mal appliquées, contournées ou tout simplement ignorées. Entre corruption locale, lenteurs administratives et absence de contrôle effectif, les bonnes intentions se perdent dans la pratique.
Les citoyens, eux, réclament des mesures visibles et fermes. Ils demandent des enquêtes patrimoniales sur les promoteurs les plus actifs, des sanctions contre les commissions complices, et une transparence totale sur les permis délivrés.
Alger à la croisée des chemins
À Alger, ce ne sont pas seulement des immeubles qui s’élèvent, ce sont des colères qui montent. Le béton ne tue pas uniquement la beauté des quartiers, il étouffe la confiance des habitants envers leurs institutions.
Si l’État ne reprend pas la main rapidement, Alger risque de basculer dans une agonie lente mais inexorable : congestion, perte de valeur patrimoniale, fractures sociales, spéculation incontrôlée. Mais si un cap clair est fixé – avec des règles strictes, des contrôles effectifs et une volonté politique forte – la capitale peut redevenir une ville équilibrée, durable et digne de son histoire.
Le choix est simple : continuer à subir, ou enfin gouverner l’urbanisme.
URBANISME RESPONSABLE
Sensibilisation à l'urbanisme durable en Algérie.
© 2025. All rights reserved.
